Gaza : une lueur d’espoir sur les décombres
14/10/2025
  • Billet de blogue
  • Solidarité internationale

Un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 10 octobre à midi, heure locale, à Gaza. L’espoir est grand pour les Gazaouis après deux ans de bombardements incessants, près de 70 000 hommes, femmes et enfants tué-es par les attaques violentes de l’était israélien, une famine qui aurait pu être évitée, un nombre incroyable de déplacements forcés et la destruction presque totale des infrastructures dans la bande de Gaza. Il semble que de premiers camions d’aide humanitaire devraient arriver rapidement. Après avoir vécu deux ans et trois jours dans la crainte constante, cet accord est une lueur d’espoir pour beaucoup.

Il faudra attendre pour voir comment le cessez-le-feu s’articule et comment la reconstruction de Gaza s’organise pour en tirer de réelles conclusions. L’État israélien n’a pas fait figure de bon élève depuis sa création en 1948. En 1949, l’état israélien contrôlait déjà 78 % du territoire historique de la Palestine. En 1967, le plateau du Golan, la Cisjordanie et la bande de Gaza sont envahis par l’état israélien, mais selon des principes colonialistes : on souhaite annexer la terre, mais pas le peuple. Les Palestiniens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza n’ont pas obtenu la citoyenneté israélienne. Des colonies de peuplement sont établies un peu partout et on refuse des permis de construire à toute personne qui n’est pas juive.

En 1983, une résolution de l’ONU, approuvée par 127 pays, reconnait les droits collectifs du peuple palestinien, dont le droit de retour et le droit à l’autodétermination. Cette résolution reconnait aussi l’importance du retrait d’Israël des territoires occupés. L’état canadien fait partie des 4 pays qui ont rejeté cette résolution. Malgré cette résolution, et de nombreuses autres provenant de l’ONU, le nombre de colons israéliens en Cisjordanie a plus que quintuplé au cours des trois décennies suivantes, passant de 98 895 en 1983 à 512 761 en 2010.

Le peuple palestinien est confiné derrière un mur qui a été construit pour, soi-disant, garantir la sécurité de l’état israélien. Ce mur a servi à enclaver les Palestiniennes et Palestiniens et à contrôler leurs déplacements, créant ainsi, à toute fin pratique une prison à ciel ouvert*.

Comme vous le constatez, ce n’est pas depuis deux ans que le peuple palestinien est assiégé, qu’il tente, envers et contre tout, de survivre. Cette lutte est malheureusement ancrée dans le temps, l’histoire de résistance du peuple palestinien est longue, parsemée d’embuches et de traités bafoués.

L’espoir qui nait grâce à cet accord de cessez-le-feu est grand, malgré les inquiétudes générées par le passé. Avec cet accord, on ne peut qu’espérer que le peuple palestinien puisse enfin avoir le droit à l’autodétermination, le droit de vivre, le droit de s’épanouir. Bien entendu, la route sera longue. Il faudra reconstruire, tant au niveau matériel que de la confiance.

Nous profitons de cette lueur d’espoir pour rendre hommage aux militantes et militants qui se sont levé-es pour appuyer le peuple palestinien depuis des décennies. Ce n’est pas simple. Un peu partout dans le monde, celles et ceux qui élèvent la voix sont criminalisés, insultés, se font accuser de tous les maux.

Certaines personnes ont fait preuve d’une force et d’un courage inouï en rejoignant différentes flottilles internationales pour casser le blocus à Gaza. Une flottille a d’ailleurs été arraisonnée il y a quelques jours et, le 10 octobre, trois des six canadien-nes qui y participaient — dont Nimâ Machouf — ont été libéré-es.

Camarades, vous avez participé à des manifestations, vous avez fait passer des résolutions d’appui dans vos syndicats, vous avez perpétué la tradition établie par Michel Chartrand de soutenir les peuples en lutte, dont le peuple palestinien. Il reste du travail à faire, mais nous sommes convaincu-es que votre mobilisation et celle de millions de personnes partout dans le monde ont contribué à faire bouger les choses pour le peuple palestinien. Continuons la lutte !

Solidarité avec la Palestine !

Chantal Ide, secrétaire générale et responsable politique du dossier solidarité internationale, CCMM-CSN

*Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire (ou à relire) le livre « La conquête de la Palestine » de Rachad Antonius