La CAQ, valet des riches et des patrons
16/10/2025
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Par Bertrand Guibord, président du CCMM-CSN

Avec l’annonce de la volonté du gouvernement de rendre facultative une partie des cotisations syndicales, les attaques du gouvernement contre les droits du travail se poursuivent. Sans le dire clairement, la CAQ est en train de mettre en place une réforme « Right to work », inspirée des États-Unis, qui fera reculer le Québec de plusieurs décennies en termes de droits du travail et de démocratie. Comme il serait impossible de mener une telle réforme en bloc, le gouvernement Legault la fait donc avancer par morceaux, en adoptant plusieurs projets de loi distincts, mais reliés (loi 14, PL 101, et d’autres à venir). Mais ne nous leurrons pas, le patronat et la droite sont à l’attaque, et la CAQ se fait un plaisir de faire le sale boulot en leur nom.

Quand Jean Boulet, qui a défendu des patrons et des entreprises toute sa vie comme avocat, prétend agir dans l’intérêt des travailleuses et travailleurs, il faut se mordre pour ne pas éclater de rire. C’est une farce de penser que cet avocat patronal de carrière se range maintenant aux côtés des salariés. Le ministre n’a pas l’intérêt des travailleuses et travailleurs en tête : il veut affaiblir leurs organisations afin de renforcer le patronat et privatiser les services publics. Il a beau dire et répéter le contraire, le ministre n’agit pas pour les travailleuses et travailleurs, mais bien pour les patrons qui les exploitent. En d’autres mots, comme il l’a fait par le passé à plusieurs reprises, Jean Boulet nous ment. Il espère diviser les travailleurs et travailleuses pour diminuer leur rapport de force et leur influence politique.

La véritable raison pour laquelle la CAQ attaque les syndicats

Les syndicats existent par et pour les travailleuses et travailleurs qui en sont membres. Ils représentent les organisations de la société civile les mieux organisées, et donc les plus susceptibles de tenir tête au gouvernement afin de défendre les intérêts de leurs membres et de la population en général lorsqu’ils sont attaqués. On le voit d’ailleurs régulièrement. Les syndicats appuient par ailleurs les mouvements sociaux, communautaires et citoyens qui veulent faire progresser la société et qui militent pour les droits humains. En réalité, c’est ce qui dérange le gouvernement et c’est la raison véritable pour laquelle la CAQ attaque les syndicats. Il ne faut jamais le perdre de vue. Il cherche à diminuer le poids politique de la population en s’en prenant à ses éléments les mieux organisés.

Les syndicats ont une longue et riche tradition démocratique, une démocratie réelle où les membres peuvent s’exprimer directement dans les instances pour non seulement influencer, mais orienter les actions de leurs représentantes et représentants. On ne peut certainement pas en dire autant du gouvernement, et encore moins d’un gouvernement paternaliste et autoritaire comme celui de la CAQ. Évidemment, comme toutes les créations humaines, les syndicats peuvent être améliorés. Mais avant de prétendre mettre de l’ordre dans les affaires syndicales, le gouvernement devrait faire le ménage dans son propre jardin, qui est encombré de scandales, de décisions antidémocratiques et d’argent public dilapidé. Ce gouvernement n’a plus la moindre légitimité pour gouverner, et encore moins pour réformer l’État ou les relations de travail. Pourquoi le laisserions-nous faire ?

Seulement au cours de la dernière année, le gouvernement nous a fait perdre collectivement 1 100 millions de dollars par sa gestion incompétente et son refus d’écouter les points de vue divergents, même ceux des expert-e-s. C’est lui qui prétend maintenant expliquer aux travailleuses et travailleurs ce qui est dans leur intérêt financier et démocratique ? Foutaises. Quand le ministre affirme qu’ « une plus grande transparence et imputabilité s’imposent », il devrait d’abord se regarder dans le miroir. Ce qu’il y verrait n’a rien de beau ou de réjouissant. 

Le droit d’association est protégé constitutionnellement. Les travailleuses et les travailleurs ont le droit de se doter de leurs propres organisations, et de décider eux-mêmes et elles-mêmes de ce qu’elles souhaitent en faire. Ce n’est pas au gouvernement de venir dicter aux organisations de travailleuses et travailleurs ce qui est bon pour elles. Ne nous laissons pas berner, le gouvernement ne cherche qu’à renforcer ses amis patrons et affairistes, tout en détournant l’attention de son bilan scandaleusement désastreux.

Pour résister aux attaques à nos droits, il faut être mobilisé-es, solidaires et en action. Organisons des actions dans nos milieux de travail, dans les lieux publics et symboliques du pouvoir. C’est ce que les syndicats sont invités à faire dans le cadre de la campagne Faire front de la CSN. Si nos droits reculent, nous mettrons des décennies à les regagner. C’est aujourd’hui qu’il faut se mettre en action pour empêcher la CAQ de détruire davantage le Québec et les lois qui nous protègent. Interpellez-nous si vous voulez organiser des actions de mobilisation, nous sommes là pour vous appuyer.

Rendez-vous le 29 novembre dans les rues de Montréal pour dénoncer massivement le gouvernement de la CAQ !