Anne Thibault-Bellerose, conseillère au Service de recherche et de condition féminine de la CSN, insiste sur le fait que la lutte au démantèlement du réseau de la santé et des services sociaux nécessite un travail en coalition. « Il faut résister ensemble aux compressions dans les services publics, car cela nous concerne tous », déclare-t-elle. 

Rappelons que le projet de loi 15, qui a créé Santé Québec, se targue « d’une seule structure pour les gouverner tous », provient de la valse des réformes précédentes visant la centralisation et la privatisation du réseau. Cela n’est plus caché, dans le jargon gouvernemental on parle maintenant de « consommateurs de soins » au lieu de patients, patientes. De plus, c’est actuellement 15 % du budget en santé publique qui s’en va en contrats au privé par la sous-traitance.  

La stratégie du gouvernement tentait de nous diviser. En guise de riposte, la CSN a lancé sa campagne Vraiment public, et en parallèle, l’intersyndicale en santé s’est maintenue. La Coalition solidarité santé, dont nous sommes membre de longue date, regroupe aujourd’hui plus de 43 organisations affiliées. C’est un lieu unique qui organise un contre-discours et des mobilisations qui rassemble le milieu communautaire et syndical, tous uni dans un même combat. 

Une coalition encore plus large, rassemblant plus de 540 organisations issues des milieux communautaires autonomes, de défense des droits de la personne, des milieux syndicaux et médicaux : Le privé, tout sauf santé, a également tenu un événement important en février dernier. Cette manifestation a marqué une étape déterminante dans la mobilisation citoyenne pour la défense du réseau public de santé et de services sociaux, amorcée à la suite de la présentation de la réforme Dubé. Aujourd’hui, cette coalition a ouvert au public sa campagne de signatures en faveur d’une déclaration commune.

D’autres actions sont en train de se mettre en place : que le ministre de la Santé se le tienne pour dit ! 

L’exemple de l’intersyndicale au CHU Ste-Justine 

Maggie Sauvé, syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux (STEPSQ-CSN), Maxime Jonathan Beaudet, du syndicat du personnel en soins infirmiers et cardio-respiratoires (SPSIC-CSN) ainsi qu’Adam Bergeron et Stéphane Payette, du Syndical national des empoyé-es (SNE-CSN) du CHU Ste-Justine font tous partie du comité stratégique Vraiment public du CCMM-CSN.  

Pour Maggie Sauvé, ‘’La force du travail en intersyndicale est de pouvoir mettre en place des stratégies de mobilisation et des activités qui touchent plus de membres tout en évitant les doublons. Nous avons également développé des outils communs, comme un calendrier à l’effigie de la campagne Vraiment public qui a été fort populaire’’. 

Adam Bergeron, qui est responsable de la mobilisation, nous rappelle l’importance des tournées sur le terrain. ‘’Comme des mariés qui vont en thérapie de couple, il faut prendre du temps ensemble pour que ça fonctionne. Il faut aller voir les membres sur le terrain encore et encore pour être prêt quand le besoin d’agir se fait sentir.’’ 

Les syndicats du CHU Ste-Justine appellent également les autres syndicats à se coordonner en intersyndicale pour mettre en place des actions et des manifestations locales.  ‘’Disons-le : le fait que les syndicats soient unis, ça dérange les employeurs, on vous invite donc à vous allier avec les autres organisations dans vos bâtisses pour mettre de la pression sur vos gestionnaires.’’