- Billet de blogue
De plus en plus de cas de représailles syndicales sur des personnes élues dans les syndicats locaux viennent à nos oreilles. Les employeurs utilisent des motifs bidons et ridicules pour suspendre des représentantes et représentants syndicaux. Un rappel amical aux gestionnaires et employeurs : la défense des intérêts des membres ne peut pas constituer un motif de suspension ou de congédiement.
Menace de suspension d’un représentant syndical : une mobilisation qui a porté fruit
Il y a quelques semaines, un employeur a suspendu un représentant syndical. Les faits reprochés : il a tenu son bout lors des rencontres du comité des relations de travail (CRT) et a défendu les membres en questionnant l’employeur sur ses pratiques. En somme, ce représentant a joué son rôle syndical et cela a dérangé l’employeur.
Des recours juridiques ont été entrepris, notamment une plainte en 15* au tribunal administratif du Travail (TAT). Rappelons que l’article 15 du Code du travail du Québec protège un salarié contre les représailles de son employeur (congédiement, suspension ou déplacement) s’il exerce un droit qui lui est reconnu par la loi, notamment le droit syndical. Cela n’a pas suffi… Comme vous vous en doutez, la mobilisation n’a pas tardé : une position de soutien en assemblée générale, le port de macarons et même un rassemblement. La solidarité des membres a fait en sorte que la menace de congédiement ne s’est pas concrétisée et que l’employeur y repensera à deux fois avant de cibler un représentant syndical.
Le message est clair : contre les dérives autoritaires, serrons-nous les coudes! Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, mais il est important de ne pas oublier que, solidaires et unis, nous sommes plus forts que n’importe quel boss. Il faut que notre solidarité se fasse sentir dans tous les milieux de travail. Dans les temps qui courent, le dicton « lorsqu’on s’attaque à l’un de nous, c’est nous tous qui sommes attaqués » prend tout son sens.
*C’est quoi une plainte en 15 ? Lorsqu’une personne croit avoir été congédiée, suspendue, ou avoir reçu une mesure disciplinaire etc., en raison d’une activité syndicale, elle a 30 jours pour déposer une plainte pour « Représailles à cause de l’exercice d’une activité syndicale » au tribunal administratif du travail.Pour plus d’informations : https://www.tat.gouv.qc.ca/relations-du-travail/congediement-et-mesures-de-represailles/mesure-de-represailles-a-cause-de-lexercice-dune-activite-syndicale-ou-dun-autre-droit-prevu-au-code-du-travail
Par Arianne Carmel-Pelosse, 2e vice-présidente du CCMM-CSN