18 mai 2017

Actualité syndicale

Demande d’enquête publique au gouvernement Trudeau sur l’affaire Charest

18 mai 2017 – Les groupes citoyens, environnementaux et syndicaux demandent au gouvernement Trudeau d’ordonner une enquête publique complète et transparente sur l’affaire Charest impliquant les représentants de l’Office national de l’énergie (ONÉ) et l’ancien premier ministre alors qu’il était consultant pour TransCanada. Ils réitèrent également leur demande de suspension de l’évaluation du projet Oléoduc Énergie Est tant qu’une telle enquête n’aura pas eu lieu et que le processus de réforme de l’ONÉ ne sera pas terminé.
Ils réagissent ainsi à la décision no 4 du comité d’audiences de l’Office national de l’énergie sur le projet Énergie Est de ne pas donner suite à la demande d’enquête et d’audiences spéciales sur l’affaire Charest déposée par  l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Stratégies Énergétiques (SÉ).
Cette décision fait suite à un avis de requête déposé en août dernier par l’AQLPA et SÉ dans la foulée des révélations concernant la rencontre secrète ayant eu lieu entre l’ONÉ et Jean Charest, alors sous contrat avec TransCanada. Ces deux organisations, appuyées par huit autres groupes demandaient à l’ONÉ de tenir une enquête et des audiences spéciales sur cette affaire qui est symptomatique, selon eux, de problèmes profonds au sein de cette institution.

Maître Dominique Neuman, procureur de l’AQLPA et Stratégies énergétiques : « L’ONÉ refuse de faire enquête sur elle-même au mépris de sa propre réglementation, de l’éthique la plus élémentaire et du droit de savoir des citoyens et citoyennes du Québec. Nous interpellons donc le premier ministre du Canada Justin Trudeau et le ministre de l’Énergie Jim Carr pour instituer une enquête publique complète et transparente ».

« Que tient tant à cacher l’Office national de l’Énergie pour refuser de faire toute la lumière sur ses rencontres secrètes avec TransCanada et amis ? L’ONÉ maintient l’omerta imposé par ses commissaires fautifs qui ont refusé l’accès à ces informations et qui ont dû se récuser à cause de ces rencontres secrètes et ces documents cachés. Cette décision confirme encore plus nos craintes de conflit d’intérêt et de biais en faveur de TransCanada. Dans ces conditions, nous exigeons l’arrêt total et immédiat des consultations sur le projet Énergie Est menées par l’ONÉ qui n’a plus aucune crédibilité dans ce dossier », déclare André Bélisle, président l’AQLPA.
« Nous rappelons que le président de l’ONÉ, M. Peter Watson, était présent lors des rencontres secrètes tenues avec M. Jean Charest et que dans un premier temps l’Office avait tenté de nier ces rencontres. Ce n’est que grâce à l’insistance du journaliste Mike de Souza, du National Observer, que la direction de l’ONÉ s’est finalement résolue à admettre la tenue de ces rencontres. Ceci est révélateur d’un problème systémique, basé sur la culture du secret, le manque de transparence et envers lequel nous n’avons aucune confiance », ajoute Carole Dupuis, coordonnatrice générale du Regroupement vigilance hydrocarbure Québec.

Les groupes insistent auprès du gouvernement Trudeau pour que celui-ci ordonne la tenue d’une telle enquête et ce, d’autant plus qu’on est dans un processus de réforme de l’ONÉ. Pour Anne-Céline Guyon, coordonnatrice du mouvement STOP oléoduc, « dans son rapport publié le 15 mai, le comité d’experts sur la modernisation de l’Office a lui même reconnu la crise de confiance aiguë dont souffre l’ONÉ à l’échelle du Canada et recommande de le saborder pour mettre en place une nouvelle institution totalement transparente sous forme d’une Commission canadienne sur le transport de l’énergie. Nous devons donc avoir une enquête pour s’assurer que ces anciennes pratiques ne se reproduisent pas à l’intérieur du nouvel organisme.
Enfin, les groupes insistent aussi auprès du gouvernement fédéral pour que l’évaluation du projet Oléoduc Énergie Est n’aille pas de l’avant tant que l’enquête n’aura pas eu lieu et tant que le nouvel organisme n’aura pas été mis en place. « Tous les experts qui se sont penchés ces derniers mois sur les réformes des lois et évaluations environnementales fédérales le disent. Le système actuel n’est pas cohérent et ne jouit d’aucune crédibilité auprès de la population. Le gouvernement Trudeau doit être conséquent avec ses propres paroles et forcer la suspension de l’évaluation d’Énergie Est », conclue Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

Signataires
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
Coalition Vigilance Oléoducs (CoVO)
Comité Citoyens et Citoyennes Protection de l’Environnement Maskoutain (CCCPEM)
Conseil central du Montréal métropolitain–CSN
Conseil régional FTQ Montréal métropolitain
Conseil régional de l’environnement de Montréal
Eau Secours! la coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau
Greenpeace Canada
Nature Québec
NON à une marée noire dans le Saint-Laurent
Prospérité Sans Pétrole
Regroupement vigilance hydrocarbure Québec (RVHQ)
Regroupement citoyen contre les bitumineux et pour le développement durable
STOP oléoduc Montmagny-L’Islet
STOP oléoduc Portneuf Saint-Augustin
STOP oléoduc Île d’Orléans
Sierra Club Québec (SCQ)
Alerte Pétrole Rive-Sud